dimanche 7 décembre 2008

Des regards

Comment faire coexister le gout de l'histoire,
celui des oeuvres humanistes avec couleurs et supports ?
*
Silhouettes féminines habillées, échevelées , perturbées, enveloppées, cachées, voilées de sentiments divers inexprimés voire inexprimables,
proches de la crainte d'un destin fatal..


Tamara de Lempika donne le premier ton par une épure blanche sur fd noir, mais l'empreinte de Bronzino se dessine autrement
pour laisser place à une autre tournure du genre pictural ,
la mondanité des années 30
ne répondait pas à l'idée induite.
Ici , Eléonor de Tolède offre un paradoxe étrange en fausse fille d'Othello, avec le front ceint de rubans rougis...

Sur ce même ton , le jeu de fond élève " le CRI"
plusieurs visages s'égrennent sur les " portées " de la trajédie...
Les pensées se déchainent alors coiffant la narration,
sur la voute de l'inquiétude, Michel Ange fixe le désarroi :
par une mise en scène rousse et échevelée.

Peut-on mesurer la violence imputable aux rôles dévolus aux femmes autour du pouvoir,ce au cours de l'histoire ?

Au cours d'un bal du XVIIè se profile une fine silhouette pensive richement vêtue,
située à l'Est du tableau elle figure la présence d'une dame de cour,
exposée entre autre au Musée de Tours...


"Cucurbitacéenne" une parure arrondie drapée des soies ocrées,
emprisonne une chevelure à la manière gothico-renaissante des auréoles..
close de paupières baissées embuées de larmes , elle induit le passé et le présent
par l'importune présence de l'auteur.
Des " fenêtres" ciblées d'arcades oculaires, s'inscrivent en guetteur:
l'une dans un fronton classique mouluré, l'autre noyée au creux des plis de la vie.

Chacun sait que le point blanc sur le globe de l'oeil
caractérise la vie et sa lumière ,nul n'y échappe..

L'écharpe , les rubans ,les roses, le rouge et le fond symbolisent les tourments
terribles vécus par toutes... une mousseline blanche enlace
un profil qui se noue à l'ample taille juponnée.
Lourdement, l'enveloppe du temps déploie
une palette infinie d'irisations ténues
perdues dans l'âme des femmes.
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